Des radios pirates commencent à apparaître dans toute la France pour exprimer des contestations politiques et sociales. L’expression radio libre, apparue en Italie en 1968 ou 1969, commence à être employée en France.
Des
radios naissent dans un but précis : une radio, (Radio Verte
Fessenheim) en Alsace, proteste contre la construction d’une
centrale nucléaire pendant que Radio Fil Bleu à Montpellier dénonce
le monopole d'État. Cette dernière a
été montée par deux avocats proches de Valéry Giscard d’Estaing
éliminés de la mairie suite à des élections. Poursuivis par la
justice, les deux animateurs se défendent en mettant en avant un
vide juridique.
En effet, le code des postes qui régule l’ensemble des télécommunications ne prévoient pas encore de sanctions pour violation du monopole d’émission.
En effet, le code des postes qui régule l’ensemble des télécommunications ne prévoient pas encore de sanctions pour violation du monopole d’émission.
Radio
Riposte émet en juin 1978 depuis le siège du parti socialiste. Elle
diffuse un plaidoyer
pour la
liberté enregistré quelques jours avant par François Mitterrand.
La police arrive dès le début de l’émission. Et c’est ainsi
que François Mitterrand, Laurent Fabius et quelques autres membres
du Parti Socialiste sont inculpés pour effraction au monopole de
radiodiffusion. Cette arrestation "pour le principe" a eu
pour conséquence que les défenseurs des radios pirates considérent
François Mitterrand comme un des leurs. L’état cherche de son côté
à concurrencer les radios pirates en créant des radios comme radio
7 pour les jeunes, afin de toucher un plus grand public.
1981,
Les élections présidentielles approchent : le problème de la
libération des ondes se posera quel que soit le nouveau président.
La plupart des créateurs de radios pirates placent en François
Mitterrand l’espoir de l’abolition du monopole d’Etat pour la
présidentielle et en font leur symbole. Ces créateurs réclament le
droit d’émettre en toute légalité et le candidat leur promet des
lois dans leur sens. François Mitterrand est élu : de nombreux
amateurs de radio libre laisse exprimer leur espoir.
Suite
à cette élection, c'est "l'essor des radios libres"
totalement indépendante de l’Etat. En 1981, elles ne sont ni
autorisées, ni interdites, mais seulement tolérées. En bref, elles
sont issues des radios pirates.
Patrick
Meyer a pour projet de créer une radio professionnelle après
l’élection de François Mitterrand. Il nomme sa station RFM et
établit grille et agencement de programme, ce qui surprend dans le
monde de la radio libre. Il envisage le recours à la publicité, ce
qui lui vaut la mobilisation de cinq émetteurs TDF pour brouiller sa
station, avant même la loi du 9 novembre 1981 qui interdit les
radios commerciales !
La
loi du 9 novembre 1981 met les radios libres sous la tutelle de
l'État, elle ne concerne que les radios locales associatives, les
seules radios privées autorisées à émettre. Son décret
d’application n’entre en vigueur qu’en janvier 1982. Elle ne
supprime pas le monopole mais l’aménage. Elle énonce un ensemble
de régles très strictes .Pour pouvoir diffuser, il faut une
autorisation du premier ministre (Pierre Mauroy) et de la haute
autorité de l’audiovisuel. Un associé ne peut apporter et
contrôler plus de 25% du capital investit dans une radio. De plus,
les recettes publicitaires sont interdites. Certaines n’appliquent
pas cette directive: RFM par exemple est brouillée officiellement en
1981 et 1982 pour avoir diffusé de la publicité. Malgré cela, la
plupart des quelques 1600 stations autorisées ne respectent pas la
loi : leur émetteur est trop puissant et ou elles sont mal
calées sur leur fréquence.
De
mai 1981 à novembre 82, la liberté est totale, l’ensemble des
radios libres est tolérées, provisoirement, en attendant la
définition d’un statut. Les radios qui sortent du lot font peur et
effraient l’Etat. N’importe qui peut monter sa radio à la maison
à condition de disposer d’une petite table de mixage, de deux
platines, d’un micro et d’un émetteur. Parler à la radio
signifie prendre la parole dans une société où la liberté de
divulguer des idées est réservée à une élite. Certaines radios
revendiquent le droit de diffuser de la musique. On y amène ses
propres disques et on les passe. L’idée est de faire partager ses
goûts musicaux. Entre mai 81 et début 82, on pouvait entendre des
choses curieuses : Radio Pom à Paris diffusait une goutte d’eau
en permanence et quelques conversations à bâtons rompus, une autre
égrainait une litanie de chiffes.
Malgré
une subvention
de l’Etat (prélever sur les recettes de la publicité
télévisuelle) attribuée à chacune d’entre elles, un grand
nombre se retrouve en difficulté financière. Comme la publicité
est interdite, la recherche de subventions relève du système
D.
La
loi du 29 juillet 1982 modifie et complète celle du 9 novembre 1981,
adoptée dans l’urgence. Déjà, les radios libres changent de nom
et deviennent des radios locales privées (R.L.P.). L’Etat délègue
à la Haute
Autorité la
fonction de contrôler le respect des engagements pris par les radios
locales. Cette commission est composée de députés, de sénateurs,
de représentants de la presse écrite, de fédération de radios, du
service public et d’associations culturelles. Il reste cependant un
important héritage du monopole d’Etat. Même si la première
phrase de l’article premier de la loi proclame que "la
communication audiovisuelle est libre ", l’Etat, via la Haute
Autorité, conserve le droit de supprimer à qu'elles-conque
radios les autorisations d’émettre.
http://www.ina.fr/video/CAB8100921601/radios-libres.fr.html vidéo :
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